La doctrine des trois auteurs est une. Lie-tzeu et Tchoang-tzeu d?veloppent Lao-tzeu, et pr?tendent faire remonter ses id?es ? l'empereur Hoang-ti, le fondateur de l'empire chinois. Ces id?es sont, ? tr?s peu pr?s, celles de l'Inde de la p?riode contemporaine, l'?ge des Upanishad. Un panth?isme r?aliste, pas id?aliste. Au commencement fut seul un ?tre, non intelligent mais loi fatale, non spirituel mais mat?riel, imperceptible ? force de t?nuit?, d'abord immobile, Tao le Principe, car tout d?riva de lui. Un jour ce Principe se mit ? ?mettre Tei sa Vertu, laquelle agissant en deux modes alternatifs yinn et yang, produisit comme par condensation le ciel, la terre et l'air entre deux, agents inintelligents de la production de tous les ?tres sensibles. Ces ?tres sensibles vont et viennent au fil d'une ?volution circulaire, naissance, croissance, d?croissance, mort, renaissance, et ainsi de suite. Le Souverain d'en haut des Annales et des Odes, n'est pas ni? express?ment, mais d?grad?, annul?, si bien qu'il est ni? ?quivalemment. L'homme n'a pas une origine autre que la foule des ?tres. Il est plus r?ussi que les autres, voil? tout. Et cela, pour cette fois seulement. Apr?s sa mort, il rentre dans une nouvelle existence quelconque, pas n?cessairecneut humaine, m?me pas n?cessairement animale ou v?g?tale. Transformisme, dans le sens le plus large du mot. Le Sage fait durer sa vie, par la temp?rance, la paix mentale, l'abstention de tout ce qui fatigue ou use. C'est pour cela qu'il se tient dans la retraite et l'obscurit?. S'il en est tir? de force, il gouverne et administre d'apr?s les m?mes principes, sans se fatiguer ni s'user, faisant le moins possible, si possible ne faisant rien du tout, afin de ne pas g?ner la rotation de la roue cosmique, l'?volution universelle. Apathie par l'abstraction. Tout regarder, de si haut, de si loin, que tout apparaisse comme fondu en un, qu'il n'y ait plus de d?tails, d'individus, et par suite plus d'int?r?t, plus de passion. Surtout pl³e